Che si può fare ?

Sig. Brunacci, Barbara Strozzi (Italie)

Interprétée par Amal Allaoui et Jean-Jacques Fauthoux.

Depuis son invention il y a 4000 ans, l’existence de l’enfer fait débat. Une chose est sûre : l’enfer existe dans cette vie. Certains endeuillés le connaissent, le décrivent ; en chanson, parfois. La séparation nous était-elle aussi douloureuse avant l’invention de l’enfer ? Sommes-nous aujourd’hui insuffisamment éduqués à la séparation ? S’éduque-t-on à la séparation ? Comme dans tout ce qui touche à la mort, nous sommes encerclés de questions. C’est d’ailleurs ainsi que les juifs nomment cet au-delà : le shéol. Littéralement, tomber dans la question.

Découvrir une autre version : Anna Reinhold & Thomas Dunford

Che si può fare ?

Che si può fare ?
Le stelle rubelle non hanno pietà,
Che si può fare ?
S’el cielo non da un influsso di pace al mio penare.
Che si può fare ?

Che si può dire ?
da gl'astri disastri mi piovano ogn'or.
Che si può dire ?
Se perfido amor un respiro diniega al mio martire,
Che si può dire ?

(Couplets non chantés)

Così va rio destin forte
tiranna gl'innocenti con danna
così l'oro più fido
di costanza e di fè
lasso convienelo raffini d'ogn'or
fuoco di pene.
Sì, sì, sì, sì penar
deggio che darei sospiri
deggio trarne i respiri.
In aspri guai per eternarmi
il ciel niega mia sorte
al periodo vital
punto di morte.
Voi spirti dannati
ne sete beati
s'ogni eumenide ria
sol' è intenta a crucciar
l'anima mia.
Se sono sparite
le furie di Dite
voi ne gl'elisi eterni
i di trahete
io coverò gl'inferni.
Così avvien a chi tocca
calcar l'orme d'un cieco
alfin trabbocca.

Que puis-je faire ?

Que puis-je faire ?
Les étoiles intraitables n'ont aucune pitié.
Que puis-je faire ?
Puisque le ciel ne donne aucune paix à ma souffrance,
que puis-je faire ?

Que puis-je dire ?
Depuis les astres, des désastres pleuvent sur moi à toute heure.
Que puis-je dire ?
Depuis que le traître amour refuse un répit à mon martyr,
que puis-je dire ?

(Couplets non chantés)

Ainsi par le puissant tyran
les innocents sont condamnés.
Ainsi l'or le plus pur
de la constance et de la fidélité
est continuellement raffiné
dans le feu de la douleur.
Oui, oui, oui, oui je dois souffrir,
je dois soupirer,
je dois peiner à respirer.
Pour m'éterniser dans des troubles amers
le ciel me retient
toute la vie
au point final de la mort.
Vous, esprits damnés
vous êtes bénis,
puisque les cruelles Euménides
ont seulement pour but
de torturer mon âme.
Depuis qu'ont disparu
les furies de Dis,
vous passez vos jours
dans les champs élysées
pendant que je fonds en enfer.
Ainsi il arrive à celui qui marche
sur les traces d'un aveugle
de tomber à la fin.